imagine.

le regard se perd dans le néant qui se creuse à leurs pieds. à s’demander ce qui pourrait bien s’y trouver (les monstres attendent pour venir te trouver). un coup d’œil pour estimer la hauteur de la chute. curiosité malsaine te percute. la mort te tendra toujours la main. de près ou de loin. la mort viendra toujours te dire bonjour. la mort viendra toujours te dire bonsoir. la mort est fidèle, elle. elle ne t’abandonnera pas, elle. elle sera toujours là. la mort est éternelle.


tu zieutes encore un peu. le menton légèrement levé, les yeux légèrement détachés. tu regardes le vide de haut comme si t’étais la mieux placée. alors que les places devraient être échangées. et y’a les souvenirs qui viennent effleurer tes pensées. volatiles, comme tout ce qui tourne en boucle dans ton esprit.

« j’aimerais sauter en bas d’une falaise.
l’coup d’adrénaline face au vide,
la sensation de liberté pendant la chute.
et le corps qui disparaît dans les profondeurs.

t’as jamais existé. »
— niels.

un pas en arrière (tu manques de tomber par terre). la peur te prend au cou. l’imaginer le perdre, englouti par le vide. sans toi. t’as peur du silence, pas du vide. mais t’as peur que le vide t’enlève celui qui comble le tien. — on y va. je sais pas où, je sais pas comment. ailleurs, n’importe où, n’importe comment. ailleurs. la main se glisse dans la sienne (sa chaleur te rend plus sereine). ton regard a déjà filé ailleurs. il est parti se réfugier dans le sien aussi. houna n’est plus prison, houna est abri. le calme après la tempête. les prunelles ont survécu à l’intempérie. les siennes t’apportent la quiétude et la douceur d’une bulle de coton. toi, t’es l’agressivité d’une bulle de savon. prête à éclater (pour un oui ou pour un non). tu recules encore, la tires de tout ton corps. tu n’veux pas qu’elle voie le vide. tu n’veux pas qu’il prenne possession d’elle comme il l’a fait avec toi. houna mérite mieux. tu la tires plus loin (tu l’attires plus loin). loin du vide, près du soleil. vers ton pays des merveilles. ton ailleurs. mais pour ça, t’as besoin d’aide. tes faux compagnons appelés remèdes. — t’as des cachets? xanax? c’est là où on va.